sexta-feira, 14 de setembro de 2018

A "Ecole de Pensée sur la Guerre Économique" acaba de surgir em Paris

O seu manifesto proclama que "é urgente pensar a nossa estratégia na guerra económica mundial"



O grupo fundador



Christian Harbulot est Directeur de l'EGE (École de guerre économique)

Éric Delbecque est chef du pôle intelligence économique de l'IFET (Institut pour la formation des élus territoriaux)

Ali Laïdi est chercheur associé à l'IRIS (Institut de relations internationales et stratégiques)

Olivier de Maison Rouge est avocat et docteur en droit

Nicolas Moinet est professeur des universités à l'IAE de Poitiers.

O Manifesto: “Pourquoi il est urgent de penser notre stratégie dans la guerre économique mondiale”


Donald Trump a un grand mérite. Il dit tout haut ce que pense tout bas l'administration de son pays depuis des décennies: l'Amérique est en guerre économique! Une guerre qui redouble depuis l'effondrement du Bloc de l'Est en 1989. Pour le président américain, les guerres commerciales sont faciles à gagner. Il ne craint donc pas de s'en prendre aussi bien à ses concurrents directs comme la Chine qu'à ses alliés comme l'Europe ou le Canada. Les États-Unis de Trump sont nationalistes (America first) et non plus impérialistes.

Ce n'est donc pas un hasard si les structures étatiques américaines participent depuis lors à une forme offensive de néoprotectionnisme souverain, par l'adoption de normes et réglementations restrictives, autant que par le choix d'une violence judiciaire ainsi que l'a illustrée la récente prise de contrôle de la branche nucléaire d'Alstom, privant ainsi notre pays de sa souveraineté dans ce domaine. Derrière le paravent du discours néolibéral se cacherait donc en réalité un néo-interventionnisme souverain en matière économique dans un monde qui se redessine en blocs rivaux. 


Il faut bien se rendre à l'évidence: nous entrons dans une ère de guerre froide économique.

Face aux États-Unis, la Chine de Xi Jinping ne compte évidemment pas se laisser faire. Le modèle chinois rappelle la primauté du politique sur l'économie, la seconde restant au service de la première, le moyen au service de la fin. Xi Jinping a ainsi appelé ses compatriotes à avoir «le courage de livrer jusqu'à la fin des batailles sanglantes contre leurs ennemis» (discours du 20 mars 2018). Quant à la Russie de Poutine, empêtrée dans un marasme économique et bousculée par des sanctions occidentales, elle n'est pas (encore) un concurrent économique dangereux mais reste un coriace adversaire politique. Quid de l'Europe? En déshérence, elle ne sait plus à quel saint se vouer, voyant l'Amérique s'éloigner chaque jour davantage et devenir une menace pour ses intérêts économiques. Face au retrait des États-Unis de l'accord iranien, les entreprises européennes obéissent au diktat américain et battent en retraite. C'était pourtant, avaient clamé haut et fort nos dirigeants, une question de souveraineté!

Alors, il faut bien se rendre à l'évidence: nous entrons dans une ère de guerre froide économique. C'est la raison pour laquelle les signataires de cette tribune ont décidé de créer une école de pensée afin de sortir d'une nouvelle forme de somnambulisme hébété.

Pour contenir les excès de la guerre économique et analyser avec lucidité des rapports de force entre puissances qu'il n'est plus possible d'ignorer, il est impératif de penser autrement et de sortir du petit confort intellectuel dans lequel nous baignons depuis la fin de la Seconde guerre mondiale. Tel est l'objectif dit de liberté stratégique que s'assigne cette école de pensée sur la guerre économique.

La volonté de se lancer dans cette nouvelle aventure est née d'une convergence d'idées entre cinq auteurs qui échangent sur ce sujet depuis de nombreuses années et agissent sur le terrain de la guerre économique.

Depuis la fin des années 80, Christian Harbulot a initié une réflexion sur la guerre économique à partir d'une grille de lecture des politiques d'accroissement de puissance par l'économie. Cette démarche l'a conduit à décrypter les différentes formes que pouvaient prendre les «machines de guerre économiques» ainsi qu'à analyser la nature des affrontements informationnels qui opposent les parties prenantes. Dans la continuité, Nicolas Moinet a introduit l'étude des rapports de force économiques dans les sciences de l'information et de la communication. Son titre de Professeur des universités lui a permis également de légitimer ses travaux sur le renseignement auprès du CNRS.

Depuis le début des années 2000, Ali Laïdi utilise sa double casquette de journaliste et de chercheur pour se lancer dans des recherches sur des cas de guerre économique et soulever la question de l'absence de doctrine française en matière d'intelligence économique. De son côté, Eric Delbecque, s'est longtemps consacré au sein de l'État à l'analyse des doctrines de sécurité économique tout en participant à la construction de la politique publique avant de s'investir dans différents projets opérationnels relatifs à la sûreté des organisations dans le monde industriel et culturel. Avocat, Olivier De Maison Rouge s'est spécialisé sur les relations entre le Droit et l'usage de l'information dans la compétition économique. 

Loin d'adoucir les mœurs par le doux commerce, le modèle économique dominant ne fait que les dévoyer en minant les ressorts du développement et en repoussant chaque jour un peu plus les limites de l'exclusion. 

Issus d'horizons différents, ces cinq fondateurs ont donc tous une connaissance aiguisée d'un champ défriché par leurs nombreux ouvrages, enseignements et interventions auprès d'entreprises et d'institutions françaises. Mais fallait-il en rester là quand la guerre économique appelle désormais une mobilisation générale? Était-il responsable de simplement poursuivre des trajectoires personnelles quand le monde se déchire, l'Europe se délite et la France s'enferre dans une impasse stratégique? Évidemment non! Et telle est la raison d'être de cette école de pensée sur la guerre économique dont l'objectif est de développer et diffuser les nouvelles grilles de lecture permettant d'agir et de retrouver notre liberté stratégique.

Loin de tout dogmatisme ou de promotion de la guerre économique, il s'agira avant tout d'apporter aux décideurs et aux citoyens un éclairage sur les questions qui enveniment de manière croissante les relations économiques internationales et impactent nos vies au quotidien. Loin d'adoucir les mœurs par le doux commerce, le modèle économique dominant ne fait que les dévoyer en minant les ressorts du développement et en repoussant chaque jour un peu plus les limites de l'exclusion.

http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2018/09/13/31001-20180913ARTFIG00306-pourquoi-il-est-urgent-de-penser-notre-strategie-dans-la-guerre-economique-mondiale.php

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