E já se fala de "Reconquista". Sim, o termo usado é mesmo esse: "reconquête". E, sobretudo, já surgiram as diferenças conceptuais entre "democracia" e "estado de direito". E ainda o questionar do papel dos juízes, uma "instância não eleita". Como escreve, em editorial, a Natacha Polony: "Qui a décrété que l’État de droit consistait à laisser des juges, et notamment des juges administratifs, des instances non élues, imposer aux citoyens l’abolition totale de leur souveraineté au nom de principes interprétés à l’envi? L’équilibre complexe entre les pouvoirs, qui définit la démocratie, ne se résume pas à créer une norme supérieure, les droits de l’homme, dont la déclinaison concrète aboutirait à accepter sur le sol français des activistes dont le but est justement de nier l’idée même de libertés individuelles."
Par Natacha Polony | Marianne | 30/10/2020
Ce qu'il faut maintenant, c'est agir. Renforcer les institutions républicaines, que la justice et l'administration n'œuvrent plus contre la sécurité des Français, assurer une meilleure formation des enseignants et en finir avec le clientélisme communautaire des élus locaux. Et vite.
Il y a d’un côté les va-t-en-guerre, ceux qui réclament qu’on solde carrément les lois, les libertés. De l’autre les collabos, pour qui le mieux serait surtout de ne rien faire parce qu’on ne sait jamais, on pourrait vexer ou stigmatiser, ou, pis, parce que l’islamisme serait une réponse à l’«islamophobie». Pour tous les autres, la mort atroce de Samuel Paty est cet événement symbolique dont on espère qu’il va déclencher la reconquête.
Les communicants politiques, déjà, ont théorisé l’idée d’assommer l’opinion sous un monceau d’annonces en tout genre. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, est en cela le fidèle disciple de Nicolas Sarkozy. On va expulser 231 étrangers fichés S! Pourquoi maintenant? Ils étaient moins dangereux le mois dernier? On va dissoudre des associations! Mais pourquoi les avoir laissées prospérer si longtemps? Rien n’est plus insupportable que cette agitation dont on sent qu’elle sert avant tout à rassurer, à laisser croire que le politique est tout-puissant.
ARRANGEMENTS ET LÂCHETÉS
Après trente ans de petits arrangements et d’incommensurables lâchetés, la France n’a pas besoin de roulements de tambour mais d’actions de court, moyen et long terme parfaitement ciblées et efficaces. Des actions qui renforcent les institutions républicaines plutôt que de les achever. On voit se dessiner le débat sur l’État de droit, les uns nous expliquant qu’il est, selon la formule désormais consacrée, «ce que les terroristes veulent abattre», manière de dire qu’il ne faudrait rien changer et persévérer dans l’impuissance, les autres nous assurant qu’il est justement l’instrument de cette impuissance, et qu’il faut donc le mettre à bas nous-mêmes. Les deux faces d’une même médaille. Main dans la main pour vider de sa substance l’idée même de démocratie. Qui a décrété que l’État de droit consistait à laisser des juges, et notamment des juges administratifs, des instances non élues, imposer aux citoyens l’abolition totale de leur souveraineté au nom de principes interprétés à l’envi? L’équilibre complexe entre les pouvoirs, qui définit la démocratie, ne se résume pas à créer une norme supérieure, les droits de l’homme, dont la déclinaison concrète aboutirait à accepter sur le sol français des activistes dont le but est justement de nier l’idée même de libertés individuelles.
Ce n’est pas le trop-plein de démocratie qui nous conduit à l’impuissance, mais, au contraire, la méfiance de la technostructure vis-à-vis des citoyens et cette volonté délirante de certaines élites de décréter le bien en dehors de toute délibération commune. C’est aussi la corruption de ceux qui sont prêts à pactiser avec le salafisme pour conserver leur petit pouvoir. Nous réarmer, c’est retrouver à chaque échelon la volonté de défendre le bien commun. À travers la formation des professeurs comme fonctionnaires de la République. À travers la lutte contre le clientélisme politique. À travers la mobilisation de l’ensemble de la chaîne judiciaire et administrative. Nous réarmer, c’est retrouver la maîtrise de notre destin et affirmer collectivement notre fierté de vivre dans un pays où les intégristes et les bigots ne font pas la loi.
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