Alemanha dá mais um
passo de gigante na fragmentação da “União” Europeia e o Tribunal
Constitucional alemão coloca-se na posição de “imperador” da Europa. No início
desta semana, o tribunal da Karlsruhe surpreendeu tudo - Comissão Europeia, Banco
Central Europeu, Parlamento Europeu, Tribunal de Justiça da União Europeia e
Estados-membros - com uma decisão “alucinante e incrivelmente violenta” que
exige uma mudança radical da política monetária do euro e coloca em causa todo
o projecto europeu de recuperação da crise causada pelo coronavírus...
A muito imperial decisão
alemã analisada pela americana "Geopolitical Futures", de George
Friedman:
"Fight to control the ECB
Germany’s
constitutional court on Tuesday issued its latest ruling in a five-year-old
case concerning the legality of the European Central Bank’s quantitative easing
program known as the Public Sector Purchase Program.
In short, the court
ruled that quantitative easing was permitted but that the ECB had failed to
justify the PSPP, and that the European Court of Justice was wrong to clear the
program. In light of those conclusions, the court said the ECB had exceeded its
mandate and gave it three months to show that the economic and fiscal policy effects
of the PSPP were warranted, or else the German central bank will be forced to
withdraw from the program.
Crucially, the
decision is unrelated to the bond-buying program that the ECB launched in
response to the coronavirus pandemic, although there will surely be legal
challenges in the coming years to that program as well. Frankly, there are more
questions than answers at this point, but two stand out.
First is the
ruling’s impact on market confidence in the policy instruments of the ECB.
So far, the impact
has been relatively weak. (The difference between German and Italian bond
yields, a measure of sovereign risk, rose by 20 basis points but at the time of
writing had shed half that increase.) Technically, the proportionality test
presented by the German court should not be difficult for the ECB to clear – in
fact, there’s a strong case to be made that the ECB has already passed the test
repeatedly – but it isn’t obvious that the German court will be satisfied. In
the event that the German central bank is barred from participating in the
PSPP, there are technical workarounds – other member state central banks could
buy up German bunds, for example.
The second
immediate question, though, concerns the primacy of EU law.
Indeed, a European
Commission spokesman said with regard to the court’s decision that “the rulings
of the European Court of Justice are binding on all national courts.”
Simply put, as if
the coronavirus wasn’t causing enough trouble for eurozone member states, there
are choppier waters ahead."
E vista pela parisiense “Marianne”:
Austérité | Maintenant c’est clair, l'Allemagne refuse la politique monétaire européenne
Les jours Euro sont-ils comptés? Nous n'en sommes pas là mais l'attitude de l'Allemagne interroge. La Cour Constitutionnelle de Karlsruhe a rendu hier une décision violente à l'encontre de la BCE, qu'elle soupçonne d'avantager les pays du sud et à qui elle fixe un ultimatum pour «adopter une nouvelle décision». La Cour de justice de l’union européenne (CJUE), en prend également pour son grade, ce qui trahit la méfiance de l'Allemagne vis-à-vis du fonctionnement de l’UE. Elle a pourtant largement profité de la monnaie unique. Aurait-elle peur de perdre ses Mark?
Mathias Thépot | Marianne | 06/05/2020
Les jours Euro sont-ils comptés? Nous n'en sommes pas là mais l'attitude de l'Allemagne interroge. La Cour Constitutionnelle de Karlsruhe a rendu hier une décision violente à l'encontre de la BCE, qu'elle soupçonne d'avantager les pays du sud et à qui elle fixe un ultimatum pour «adopter une nouvelle décision». La Cour de justice de l’union européenne (CJUE), en prend également pour son grade, ce qui trahit la méfiance de l'Allemagne vis-à-vis du fonctionnement de l’UE. Elle a pourtant largement profité de la monnaie unique. Aurait-elle peur de perdre ses Mark?
Mathias Thépot | Marianne | 06/05/2020
La Cour constitutionnelle allemande de Karlsruhe a rendu ce 5 mai
une décision d’une violence rare sur l’emploi du bazooka monétaire par
l’ex-président de la BCE Mario Draghi. Preuve que la politique monétaire de la
BCE ne convient plus outre-Rhin. La rupture est proche.
C’en est trop pour l’Allemagne. Saisie par des économistes locaux, la très rigide Cour
constitutionnelle allemande de Karlsruhe a rendu ce 5 mai une décision lapidaire
contre la politique monétaire expansionniste de la BCE menée par son
ex-président Mario Draghi.
La missive cible plus particulièrement l’emploi du bazooka
monétaire à partir de 2015: un programme de 2.000 milliards d’euros de rachat
d’actifs publics et privés.
Pour les juges
allemands, la BCE n’a pas justifié le principe – sacrosaint
en Allemagne – de
proportionnalité entre les moyens importants débloqués et sa mission d’assurer
la stabilité des prix en zone euro, soit un taux d'inflation proche mais en
dessous de 2%.
On soupçonne outre-Rhin que cette politique monétaire aurait
davantage servi à subventionner les pays du sud de la zone euro, au détriment
de l’épargnant allemand, tout en faisant fi des traités qui imposent de
répartir les financements dans la zone à due proportion de la participation de
chaque pays au capital de
la BCE*.
UN ULTIMATUM DE TROIS MOIS
La Cour de Karlsruhe laisse donc trois mois à l'institution pour "adopter une nouvelle décision démontrant d'une
manière compréhensible et justifiée que les objectifs de politique monétaire ne
sont pas disproportionnés", sans quoi la Bundesbank (la Banque
centrale allemande) pourrait "ne plus
participer à la mise en œuvre et à l'exécution des décisions de la BCE en cause".
Autrement dit,
l’Allemagne ne participerait plus aux rachats d'actifs!
Et Karlsruhe de rappeler d’un ton infantilisant à la BCE que
l'Union européenne n'est pas devenue "un
État fédéral" et que les États membres restent les "maîtres des traités".
Mais ce n'est pas tout:
la Cour de justice de l’union européenne (CJUE), qui a validé fin 2018 l’usage
du "bazooka monétaire" par Mario Draghi, en prend également pour son
grade: les juges allemands estiment sobrement que "l’examen
entrepris par la CJUE pour déterminer si les décisions de la BCE satisfont au
principe de proportionnalité n’est pas compréhensible". Tout simplement !
"C’est un texte
hallucinant, incroyablement violent",
analyse sous couvert d’anonymat un banquier expert du sujet. Une saillie qui traduit,
selon lui, la "méfiance congénitale de
l’élite allemande vis-à-vis du fonctionnement de l’UE".
CRAINTE SUR LE PLAN DE SAUVETAGE FACE AU CORONAVIRUS
A la lecture de la décision, impossible
en outre de ne pas craindre pour le programme de rachats d'obligations
publiques et privées de 750 milliards d'euros lancé mi mars par
la nouvelle présidente de la BCE Christine Lagarde, qui a pour but de soutenir
l’économie européenne face au coronavirus.
Surtout que Christine Lagarde a clairement laissé entendre que les
dettes des pays européens les plus en difficulté financièrement seraient
privilégiées, tels l’Espagne et surtout l’Italie, dont la dette était attaquée
en mars sur les marchés.
Concrètement, la décision de le Cour de Karlsruhe fait craindre un refus
de l’Allemagne dans le cas où l’Italie aurait besoin d’une rallonge
supplémentaire au plan de 750 milliards.
"Il paraît inconcevable que la BCE continue de
faire gonfler son bilan alors que le pays qui pèse plus de 20 % à son capital
soit contre…", estime le même banquier. Les marchés financiers
partagent cette analyse: le taux italien à 10 ans a bondi après la publication
de la décision de la Cour constitutionnelle allemande, frôlant les 2 %, alors
que l’euro reculait face au dollar.
LA QUESTION DE L'ADHÉSION DE L’ALLEMAGNE À L’EURO
Mais plus globalement, cette décision pose la question
fondamentale de l’adhésion de l’Allemagne à la zone euro. Car si "l’Allemagne n’est pas contre l’euro, elle veut
faire son euro à elle", rappelle l’expert.
Autrement dit, l’euro des années 2000, lorsque Jean-Claude Trichet
était président de la BCE qui était alors un "copier-coller
de la Bundesbank". Une vision qui a été balayée lorsque Mario Draghi a
activé le levier monétaire d’abord pour calmer les marchés financiers fin 2011,
puis pour sauver ce qu’il restait des économies du sud de la zone durant la
crise des dettes publiques en 2015.
A l’époque, soit "on sauvait
l’euro, soit on violait les traités", résume le banquier. Une vision
qui n’a jamais été publiquement admise, la BCE préférant avancer "la bonne transmission de la politique monétaire
à l’économie" pour justifier le déblocage de milliers de milliards d’euros. C’est toute l’ambiguïté du discours européen, qui agace actuellement
outre-Rhin: "les Etats membres ne sont
tellement pas d’accord sur les objectifs à atteindre, que l’usage d’une
novlangue ambiguë – que ce soit à Bruxelles ou à Francfort – est de mise pour
ne vexer personne, ajoute le banquier déjà cité.
Désormais, le bilan
de la BCE ne cesse de gonfler et est devenu, selon l’expression consacrée, "un monstre à QE (quantitative easing)
permanent". Une politique viscéralement rejetée par la
doxa monétaire allemande.
LES ALLEMANDS ONT POURTANT BIEN PROFITÉ DE L'EUROPE
Au reste, la politique monétaire expansionniste de la BCE a bon
dos. Car l'Allemagne a profité durant des
années d'une monnaie unique calquée sur l'ancien Deutsche Mark "pour mettre en œuvre une politique économique
déraisonnable", rappelle l'expert. Une politique déséquilibrée où les
excédants générés par les exportations allemandes n'ont pas été suffisamment
réinjectés dans l'économie européenne, au mépris de la solidarité prévue dans les
textes.
Des excédents que
l'Allemagne a préféré investir sur les marchés financiers – participant notamment au gonflement de la bulle immobilière espagnole durant les années 2000 –,
créant "beaucoup de tensions non
résolues" sur le vieux continent.
Bref, l'Allemagne va devoir faire un choix, car il paraît clair que "si l’on gère les finances publiques et la
politique monétaire comme l’Allemagne le voudrait, ce serait la fin de la zone
euro", ajoute le banquier. Les pays les plus en difficulté ne pouvant pas survivre à de
nouvelles cures d'austérité. Mais si l'Allemagne n’infléchissait pas sa
position, "on ne voit pas comment un
système comme l’euro pourrait durer". Et la
décision de la Cour constitutionnelle de Karlsruhe mènerait alors à point de
non retour.
*au 1 février 2020, la participation au capital
de la BCE de la Bundesbank était de 21,5%, la Banque de France de 16,6%, la
banque centrale d'Italie de 13,8%, et celle d'Espagne de 9,7 %.
“La nouvelle de cette semaine l'a encore prouvé: la Cour Constitutionnelle Allemande vient de juger que les quantitative easing de 2015 (2700 milliards quand même) enclenchés par la BCE étaient illégaux!!! Elle lui donne 3 mois pour se justifier...
Comme le dit Olivier Delamarche, les chances grandissent chaque jour que l'euro vole en éclats.
La crise de 2020 s'annonce cataclysmique pour les Européens.”
Boa tarde tempos tenebrosos se aproximam
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