quinta-feira, 4 de junho de 2020

Christian Harbulot: Pensar a Ameaça da China Comunista

Professor na École Militaire de Paris, director da École de Guerre Économique, autor de vastíssima bibliografia na área da inteligência económica (de que foi o principal criador em França), ex-dirigente da maoista “Gauche Prolétarienne” e velho camarada da equipa Intelnomics, Christian Harbulot coloca nesta entrevista as traves-mestras para a construção de uma profícua grelha de leitura da ameaça da China comunista (que estuda há quase 5 décadas). Põe ainda pontos em muitos iis e “nomes a bois” (enfim, alguns... só para começar), revela a compra por agentes de Pequim de dirigentes da administração pública, do universo político e das grandes empresas... Concluindo: “Il va falloir qu’on clarifie la situation... Mais cela, c’est une décision politique, ça ne pourra se faire que si le gouvernement français l’estime nécessaire, et là je pense au Président de la République. Ça ne peut pas rester une note d’information d’un service vers l’autorité, ça doit être un débat.”


Christian Harbulot: L’Europe est dans une «posture suicidaire à terme» dans ses relations avec Pékin

David Vives | Epoch Times | 27 mai 2020

Christian Harbulot, directeur de l’École de Guerre Économique, a supervisé le rapport La Chine est-elle en train de devenir une puissance dangereuse du temps de paix?, récemment publié. D’après cette étude, la Chine représente une menace directe envers le monde occidental à plusieurs égards. Explications.

Malgré les récentes tensions diplomatiques liées ou non à la crise Covid-19, la bonne entente semble régner entre Paris et Pékin. Contrairement aux États-Unis, très critiques envers la Chine…

Historiquement, la France a été le premier partenaire économique de la Chine, c’est un engagement de sa part. Ce n’est pas un hasard, cela découle de la reconnaissance de la Chine par le général de Gaulle dans les années 1960, et tout ce qui a suivi… Maintenant la crise du Covid-19 va certainement changer la donne. Il n’est pas possible de ne pas regarder la vérité en face, c’est-à-dire de s’interroger sur ce qu’est la Chine.

Je pense que le problème pour la France, notamment pour toutes les entreprises françaises qui se sont installées là-bas, c’est qu’elles ont oublié une évidence: le régime chinois est un régime communiste, une dictature qui commet des actes inqualifiables.

On a un peu trop vite oublié la répression de la place Tiananmen, on a un peu trop vite oublié des faits écœurant dans la société chinoise ou la pratique criminelle qui consiste à prélever des organes à des détenus sans leur demander leur autorisation, effectuées par un État et non par des triades dans des pièces obscures de villes lointaines. On pourrait continuer comme ça, la liste est très très longue.


Plus généralement, regardez comment fonctionne l’économie de la santé, avec le problème de contrefaçon de médicaments.

Nous avons un enquêteur là-bas qui a mis à jour l’importance de l’industrie de la contrefaçon, qui fonctionne pratiquement à ciel ouvert ! C’est-à-dire que les Chinois ne se cachent pas; ils expliquent ce qu’ils font, comment ils modifient leur pratique d’un trimestre à l’autre pour éviter d’être repéré.

Il y a aussi les faux médicaments, puis les expériences ADN qui commencent à inquiéter l’opinion publique au niveau mondial. Il y a le système de santé lui-même. Nous avons des retours de médecins français qui étaient en Chine et qui expliquent que le système chinois est un système très corrompu, contrairement à ce que disent les autorités.

«La Chine veut faire plier le monde occidental, parce que c’est un régime communiste, ce n’est pas une façade, c’est sa matrice interne».

Nous ne sommes absolument pas dans le modèle idyllique que le Président Xi Jinping a présenté à Davos, en se présentant comme alternative au libéralisme.

Nous redécouvrons une évidence: la Chine est un pays communiste, son objectif est de se substituer au capitalisme. Pas forcément par la voie militaire car ce serait très compliqué, mais par la conquête commerciale. Le but est d’affaiblir le monde occidental, se réapproprier une partie de ses savoirs technologiques et diminuer son industrie. Cela passe par tous les moyens possibles et imaginables.

La Chine veut-elle imposer sa domination sur l’Occident ?

Voilà ce que cela m’inspire: au cours de son histoire, l’Empire chinois a progressé à la marge de ses territoires en les grignotant.  Cela continue par exemple en Inde et sur certains territoires en bordure de la Chine. On ne pensait pas que ses dirigeants se projetteraient aussi loin qu’en Occident. Contrairement à Deng Xiaoping dont la posture était de faire profil bas, Xi Jinping fait profil haut, devient vindicatif, arrogant. Même constat pour les diplomates chinois : l’ambassadeur chinois en France a été terriblement agressif.

J’estime que la Chine non seulement a menacé le monde sur un problème de santé publique, mais on n’a aucune garantie que cela s’arrêtera au stade actuel.

Christian Harbulot com o editor de IntelNomics, numa conferência sobre as funções da inteligência económica num mundo hiper-competitivo

L’influence de Pékin est visible au sein même de l’UE. Récemment, Pékin a exercé une pression sur un groupe de députés qui critiquaient la propagande chinoise en Europe, pressions qui ont finalement abouti à la modification d’un rapport. Contrairement aux U.S.A, l’Europe est bien moins virulente dans son opposition à la Chine…

C’est la question centrale, on le sent bien. Elle était déjà d’actualité avant le Covid. C’est-à-dire que l’Europe est à la croisée des chemins. Soit elle s’allie avec les États-Unis, ce qui me parait absolument nécessaire pour éviter que la Chine ne déstabilise complètement le monde occidental, soit elle continue à mener un jeu trouble. C’est à dire faire semblant d’un peu critiquer la Chine tout en essayant de préserver sa relation économique avec ce pays. C’est une posture à terme qui est purement suicidaire.

Pourquoi? Parce que la Chine veut faire plier le monde occidental, parce que (je le répète) c’est un régime communiste, ce n’est pas une façade, c’est sa matrice interne, elle est d’autant plus forte qu’elle a tiré le bilan de l’effondrement de l’Union soviétique ; si nous, on ne veut pas voir ça sous prétexte de vendre des produits à court terme, sans se préoccuper du futur, on met en danger la vie des jeunes européens, la vie de l’Europe en tant que telle,  et ça, c’est inacceptable.

Nous allons voir si l’Europe est capable de prendre une décision. Si elle ne prend pas de décision, elle copiera l’attitude qu’elle avait eue en 1938 lors des accords de Munich envers l’Allemagne. Cela sera une attitude de lâcheté, d’opportunisme, elle repoussera des échéances qui de toute façon, arriveront quoi qu’elle fasse.

Est-il question ici de groupes d’intérêts faisant du lobby pour la Chine en Europe? 

Nous avons assisté à une caricature en France, ceux qui ont vendu le laboratoire de virologie P4 à Wuhan (dont font partie l’ancien Président-directeur général de l’Inserm Yves Levy et Alain Mérieux, ndr) en disant: «Si cela n’est pas nous, ça aurait été d’autres»… Ces gens-là, qu’auraient-ils fait en 1939, s’il fallait vendre quelque chose à l’Allemagne nazie, avant le déclenchement de la guerre en disant «Si ce n’est pas nous, ce sera d’autres?». Pour moi, ce sont des raisonnements absolument inqualifiables, qui au regard de l’histoire sont déjà lourds de leçons.

Certains politiques français font également ouvertement de la publicité pour le régime de Pékin, comme l’ex Premier ministre Jean-Pierre Raffarin…

Il est évident que les hommes politiques français, pour des raisons diverses, sont maintenant des porte-voix de la Chine. Raffarin en est une, je pense aussi à Xavier Bertrand, dans un passé récent. Il va falloir qu’on clarifie la situation. Ça ne peut pas rester une note d’information d’un service vers l’autorité, ça doit être un débat. Je pense qu’il faut créer en France un véritable débat public, sur les problèmes que pose la Chine.

Ce débat public aujourd’hui, n’existe pas. Je vois même des caricatures des gens à l’école normale supérieure de Lyon, qui estiment que la Chine subit une attaque [de la part des pays occidentaux] tout à fait pernicieuse contre son image. Ce sont des gens qui théoriquement appartiennent à l’élite du monde académique français, mais qui ne veulent pas voir la réalité.

Certaines sources de renseignement français citées par les médias s’inquiètent du concours d’hommes politiques à ce lobby. 

C’est une vraie question. Les Chinois versent-ils des pots-de-vin à des personnes en poste dans notre haute administration, dans le monde politique, dans de grandes entreprises… On est sur ces trois terrains. Mais cela, c’est une décision politique, ça ne pourra se faire que si le gouvernement français l’estime nécessaire, et là je pense au Président de la République.

Comment se concrétisent les pressions du régime chinois? Quels sont ces outils?

Voilà un exemple récent. À la fin de l’année dernière, il y a eu l’élection de la nouvelle direction de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

Il a été constaté que les Chinois ont fait pression pour empêcher que les votants soient délestés de leurs téléphones portables, comme l’exigeait pourtant la règle de cette élection.  De ce fait, les votants pouvaient photographier leur vote, renvoyer cette information aux Chinois.


La Chine avait fait des cadeaux à certains pays comme des remises de dettes et en contrepartie, ces pays ont dû voter pour le candidat chinois à la FAO. Et ils ont exigé la photographie de leur bulletin de vote.

Nous avons constaté des opérations d’espionnage très importantes des services extérieurs chinois qui suivaient tout ce que faisait la délégation française. Cela signifie qu’il y a eu un appui offensif du renseignement extérieur chinois sur une élection qui n’aurait jamais dû donner lieu à ce genre d’opération.

Le problème, c’est que ça a marché. La candidate française a été balayée. J’ai également d’autres exemples, à titre personnel.

Propos recueillis par David Vives

4 comentários:

  1. «Bien que non déclarée, la guerre cyber, froide ou chaude, est forte entre ennemis et alliés.

    Dans ce contexte, deux cercles se dessinent, le premier englobant les nations capables d’assurer leur souveraineté numérique, c’est-à-dire les États-Unis, la Chine, la Russie et Israël, et un second avec les pays en quête de protection par le biais de l’OTAN ou d’autres alliances.

    Ainsi que dans d’autres domaines de défense comme la dissuasion – et on notera que les pays cités sont également des puissances nucléaires – nous avons les moyens d’appartenir au premier cercle.

    L’enjeu pour la France est de jouer dans le cercle des grands, grâce à une volonté politique constante de souveraineté prenant appui sur une base industrielle forte. Nous nous employons avec les États membres de l’UE intéressés et la Commission européenne à combiner une souveraineté nationale avec une autonomie stratégique européenne.»

    Guillaume Poupard.

    👉Audition par la commission de la défense et des forces armées de l’Assemblée nationale le 27 mai 2020 présidée par Françoise Dumas

    http://www2.assemblee-nationale.fr/15/commissions-permanentes/commission-de-la-defense

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  2. So, what’s hybrid warfare?

    As early as 1999, Unrestricted Warfare, a publication by China’s People’s Liberation Army, mapped the contours of hybrid warfare, a shift in the arena of violence from military to political, economic and technological.

    The new weapons in this war, wrote authors Colonel Qiao Liang and Colonel Wang Xiangsui, were those “closely linked to the lives of the common people.”

    And one morning “people will awake to discover with surprise that quite a few gentle and kind things have begun to have offensive and lethal characteristics.”

    Indeed, within countries too, political parties target the opposition via these same tools.

    “Every second country is giving hybrid warfare a shot since the Russian breakthrough in 2014-15 (annexation of Crimea and undeclared conflict in eastern Ukraine).

    But few match China’s capability as we have seen during the Hong Kong protests last year,” said a top cyber security expert.

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  3. L'Ère du Désordre, une grille de lecture encore mal acceptée para les milieux d'affaires français

    "La croyance d’un retour à la normale en cas de défaite de Trump incite le courant «court-termiste» qui domine encore le monde des affaires français à repousser une remise en question fondamentale de son mode de pensée.

    Le courant court-termiste est celui qui a considéré que la Chine était un nouvel eldorado en termes de marché. Omettant l’essentiel (c’est-à-dire la finalité stratégique d’un régime communiste), les promoteurs de la mondialisation «heureuse» ont privilégié la recherche de profit à court terme sans se soucier des conséquences provoquées par un tel choix:

    La non prise en compte de la stratégie «cachée» d’accroissement de puissance de la Chine.

    Les conséquences catastrophiques des délocalisations industrielles qui privaient nos pays de capacités de réponse immédiate en cas de crise (covid-19).

    L’absence de réflexion sur les menaces créées par certains transferts de technologie.

    La dépendance croissante de nos économies par rapport à la Chine.

    La non prise en compte des notions de moyen et de long terme à propos du développement des enjeux technologiques.

    Ce courant court-termiste très influent dans les milieux patronaux français craint par dessus tout l’émergence d’un débat sur les questions fondamentales qui découlent d’un monde en désordre... Et ce n’est pas ainsi qu’on prépare les entreprises à la guerre économique mondiale qui risque de se substituer à la mondialisation «heureuse» ....."

    Christian Harbulot

    https://infoguerre.fr/2020/09/lere-desordre-grille-de-lecture-mal-acceptee-milieux-daffaire-francais/

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  4. E... Xi Jinping Anuncia "Nova Era" !

    CCP announces plan to take control of China's private sector

    Chinese President Xi Jinping and the Communist Party's Central Committee have laid out a plan for a ‘new era’ in which the party has better control over private business in China.....

    Xi's instructions were issued ahead of a conference today on this very topic:

    "Opinion on Strengthening the United Front Work of the Private Economy in the New Era"

    The party wants to see a "united front" between private enterprise and government business .....

    https://www.asiatimesfinancial.com/ccp-announces-plan-to-take-control-of-chinas-private-sector

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