sábado, 15 de agosto de 2020

O Novo “Grande Jogo” Global e o Regresso do Risco Geopolítico

Thomas Gomart põe os pontos nos ii do grande jogo geopolítico actual e seus riscos. O director do IFRI sublinha o regresso do risco geopolítico, lamenta que face às potências emergentes, os “meios de negócios” apenas tenham visto mercados emergentes (com o inelutável resultado da globalização das trocas chocar com o regresso da geopolítica...) e analisa o “triângulo” Rússia-China-Estados Unidos. Uma entrevista que diz tudo sobre como é o mundo visto de Paris, capital política da Europa. Sobre esta “Europa”, Gomart é taxativo: “Temos uma Europa compósita: cada um utiliza a União Europeia para fazer avançar os seus interesses”...

Entretien avec Thomas Gomart – Russie, Chine, Etats-Unis: qui est de trop?

 

Hadrien Desuin De Hadrien Desuin| Conflits | 14 août 2020 | Dans Asie de l'EstBACEurope de l'est

 

Directeur de l’IFRI, le principal think tank français de relations internationales fondé par Thierry de Montbrial, Thomas Gomart reçoit Hadrien Desuin de Conflits dans son bureau pour échanger sur la Russie et ses rapports aux États-Unis et à la Chine. Thomas Gomart vient de publier “Le Retour du risque géopolitique, Le triangle stratégique Russie, Chine, États-Unis”, Paris, Institut de l’Entreprise, 2016, 56 p., préface de Patrick Pouyanné.



De gauche à droite: le président russe Vladimir Poutine, le président des Etats-Unis Donald Trump, son homologue vietnamien Tran Dai Quang et le président chinois Xi Jinping le 11 novembre 2017 (c) Sipa

 

Conflits: Vous constatez que la mondialisation des échanges se heurte au retour de la géopolitique.

 

Thomas Gomart: Le «doux commerce» de Montesquieu a vécu.

 

Les échanges commerciaux ont commencé à stagner en 2009-2010 tandis que les échanges d’informations continuent à croître de façon exponentielle.

 

La mondialisation s’accélère en termes technologiques mais rétrécit en termes politique et institutionnel. C’est un retour aux logiques de puissance.

 

Les milieux d’affaires ont vu des marchés émergents, pas des puissances émergentes, une absence regrettable.

 

Conflits: Le triangle Russie, Chine, États-Unis continue de structurer le monde depuis 1971, mais la Russie n’est-elle pas de trop dans ce trio aujourd’hui? 


1971 voit le voyage de Nixon en Chine. Le segment faible du triangle est alors la Chine. Et Nixon y va justement pour affaiblir l’URSS.

 

45 ans après, le segment faible est la Russie qui se débat pour se maintenir dans le trio. Or, la Chine va continuer à croître, les États-Unis sont dans un déclin très relatif et la Russie continue à se rétracter.

 

Chine et États-Unis: 35% de la richesse mondiale, la Russie moins de 3%. En 1991, les économies chinoise et soviétique étaient comparables. Aujourd’hui l’économie russe représente 20% de l’économie chinoise.

 

La Russie cherche à se maintenir au niveau de Washington et Pékin avec des moyens comparables à ceux de la France et du Royaume-Uni. «Puissance pauvre», elle est en distorsion très forte entre ses ambitions et ses moyens.

 

A lire aussi: Chine, Etats-Unis, UE: qui gagnera la guerre?

 

Conflits: La Russie avait annoncé un pivot vers l’Asie que les sanctions européennes pourraient accélérer.

 

Les Occidentaux ont raté l’ancrage de la Russie dans leur structure euro-atlantique à la sortie de la guerre froide.

 

Grâce à des liens historiques, culturels, humains de toute nature, l’Union européenne est le premier partenaire commercial de la Russie avec 50% de son commerce extérieur. Fondamentalement elle constitue la porte d’entrée de la Russie vers la mondialisation.

 

Les sanctions ferment cette porte mais les élites russes raisonnent bien plus que les nôtres en termes géopolitiques. Pour elles, la Russie est aussi une puissance du Pacifique qui doit participer au pivot mondial vers l’Asie.

 

Après l’annexion de la Crimée, la Russie veut montrer qu’elle reste une grande nation qui construit un partenariat avec la Chine en particulier dans le domaine énergétique. Mais l’asymétrie entre les deux pays est énorme!

 

Par ailleurs, le dernier conflit militaire russo-chinois date de 1969, il est encore dans les mémoires. Le pivot de la Russie vers le Pacifique doit donc être nuancé et compris aussi comme un récit ou un «discours» géopolitique.

 

Conflits: Il y a tout de même une complémentarité énergétique russo-asiatique qui pèse lourd…

 

Bien sûr avec la Chine mais aussi le Japon et la Corée.

 

Poutine estime que le principal succès de sa politique étrangère, c’est le traité frontalier sino-russe de 2005.

 

À l’Organisation de coopération de Shanghai, Russes et Chinois coopèrent pour la stabilisation de l’Asie centrale, jusqu’à l’Iran. Mais 80% de la population russe vit sur le territoire européen et continue à regarder vers l’ouest même si elle cherche des alternatives. Y parviendra-t-elle? Je n’en suis pas sûr.

 

A lire aussi: Rien que la terre: La géopolitique gaullienne avant de Gaulle

 

Conflits: «J’ai pris la Russie comme le général de Gaulle a pris la France» a déclaré un jour Vladimir Poutine. Dans quelle mesure le souverainisme poutinien est-il une déclinaison russe du gaullisme? 

 

Nous n’avons pas réussi à dépasser la vision d’un Poutine soit gaulliste soit tchékiste.

 

Pour les milieux diplomatiques et intellectuels, Poutine est un tchékiste qui ne parviendra pas à sortir de sa matrice. Pour les milieux d’affaires et militaires, c’est un gaulliste qui a restauré la grandeur de son pays. On ne peut pas comparer. Fondamentalement, la Russie n’a pas d’alliances, ce qui n’était pas le cas de la France gaulliste.

 

En fait, nous avons un problème géopolitique avec la Russie et la Russie a un problème géoéconomique avec nous.

 

La gestion de la crise ukrainienne a été déléguée à la Commission européenne, alors que l’Union européenne n’est pas un acteur géopolitique. De plus, Bruxelles a encouragé l’intégration régionale partout dans le monde, à l’exception de l’espace post-soviétique.

 

Ce sont deux très fortes contradictions qui ont rendu un partenariat avec la Russie improbable. À cela s’ajoute que l’Europe est très mal à l’aise avec des puissances comme la Russie et la Turquie.

 

Quant à Poutine, il éprouve une grande condescendance vis-à-vis du projet européen auquel il ne croit pas. Le Brexit ne peut que l’ancrer dans cette conviction.

 

Conflits: Les pays d’Europe centrale ont aussi poussé à l’affrontement…

 

On a une Europe composite, chacun utilise l’Union européenne pour pousser ses intérêts.

 

Ces petits pays ont un poids qu’ils n’auraient jamais pu avoir en dehors de l’Union. Le partenariat oriental subit une influence polono-suédoise, par exemple. Cette question du voisinage européen a des résonances historiques fortes avec deux non-dits: la Turquie et la Russie.

 

Conflits: Énergie, militaire et numérique sont trois grands pouvoirs qui structurent le monde selon vous, pourquoi avoir choisi le numérique? On parle de «bombe numérique», n’est-on pas en train de fantasmer la guerre numérique ?

 

Sur le numérique, les États-Unis disposent des principaux acteurs.

 

Pour paraphraser John Connally et sa formule sur le dollar, on pourrait dire «Internet est notre système mais c’est votre problème».

 

Internet est le centre nerveux du système monde. Qui domine lnternet domine le centre nerveux et donc domine le monde. Internet est aussi le principal moyen de garder le contrôle sur ses principaux alliés japonais et européens.

 

A lire aussi:

 

Livre – Alexandre Douguine, l’appel de l’Eurasie

De Thomas Stemler | 11 août 2020

 

Russie-Europe, aux racines d’un malentendu

De Pascal Gauchon | 12 août 2020

4 comentários:

  1. .

    L'Ère du Désordre, une grille de lecture encore mal acceptée para les milieux d'affaires français

    "La croyance d’un retour à la normale en cas de défaite de Trump incite le courant «court-termiste» qui domine encore le monde des affaires français à repousser une remise en question fondamentale de son mode de pensée.

    Le courant court-termiste est celui qui a considéré que la Chine était un nouvel eldorado en termes de marché. Omettant l’essentiel (c’est-à-dire la finalité stratégique d’un régime communiste), les promoteurs de la mondialisation «heureuse» ont privilégié la recherche de profit à court terme sans se soucier des conséquences provoquées par un tel choix:

    La non prise en compte de la stratégie «cachée» d’accroissement de puissance de la Chine.

    Les conséquences catastrophiques des délocalisations industrielles qui privaient nos pays de capacités de réponse immédiate en cas de crise (covid-19).

    L’absence de réflexion sur les menaces créées par certains transferts de technologie.

    La dépendance croissante de nos économies par rapport à la Chine.

    La non prise en compte des notions de moyen et de long terme à propos du développement des enjeux technologiques.

    Ce courant court-termiste très influent dans les milieux patronaux français craint par dessus tout l’émergence d’un débat sur les questions fondamentales qui découlent d’un monde en désordre... Et ce n’est pas ainsi qu’on prépare les entreprises à la guerre économique mondiale qui risque de se substituer à la mondialisation «heureuse» ....."

    Christian Harbulot

    https://infoguerre.fr/2020/09/lere-desordre-grille-de-lecture-mal-acceptee-milieux-daffaire-francais/

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  2. E... Xi Jinping Anuncia "Nova Era" !

    CCP announces plan to take control of China's private sector

    Chinese President Xi Jinping and the Communist Party's Central Committee have laid out a plan for a ‘new era’ in which the party has better control over private business in China.....

    Xi's instructions were issued ahead of a conference today on this very topic:

    "Opinion on Strengthening the United Front Work of the Private Economy in the New Era"

    The party wants to see a "united front" between private enterprise and government business .....

    https://www.asiatimesfinancial.com/ccp-announces-plan-to-take-control-of-chinas-private-sector

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  3. So, what’s hybrid warfare?

    As early as 1999, Unrestricted Warfare, a publication by China’s People’s Liberation Army, mapped the contours of hybrid warfare, a shift in the arena of violence from military to political, economic and technological.

    The new weapons in this war, wrote authors Colonel Qiao Liang and Colonel Wang Xiangsui, were those “closely linked to the lives of the common people.”

    And one morning “people will awake to discover with surprise that quite a few gentle and kind things have begun to have offensive and lethal characteristics.”

    Indeed, within countries too, political parties target the opposition via these same tools.

    “Every second country is giving hybrid warfare a shot since the Russian breakthrough in 2014-15 (annexation of Crimea and undeclared conflict in eastern Ukraine).

    But few match China’s capability as we have seen during the Hong Kong protests last year,” said a top cyber security expert.

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  4. «Bien que non déclarée, la guerre cyber, froide ou chaude, est forte entre ennemis et alliés.

    Dans ce contexte, deux cercles se dessinent, le premier englobant les nations capables d’assurer leur souveraineté numérique, c’est-à-dire les États-Unis, la Chine, la Russie et Israël, et un second avec les pays en quête de protection par le biais de l’OTAN ou d’autres alliances.

    Ainsi que dans d’autres domaines de défense comme la dissuasion – et on notera que les pays cités sont également des puissances nucléaires – nous avons les moyens d’appartenir au premier cercle.

    L’enjeu pour la France est de jouer dans le cercle des grands, grâce à une volonté politique constante de souveraineté prenant appui sur une base industrielle forte. Nous nous employons avec les États membres de l’UE intéressés et la Commission européenne à combiner une souveraineté nationale avec une autonomie stratégique européenne.»

    Guillaume Poupard.

    👉Audition par la commission de la défense et des forces armées de l’Assemblée nationale le 27 mai 2020 présidée par Françoise Dumas

    http://www2.assemblee-nationale.fr/15/commissions-permanentes/commission-de-la-defense

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