terça-feira, 24 de novembro de 2020

França: Emergência de uma Esquerda Soberanista

  • "Temos de colocar a França antes da Europa, como os alemães colocam a Alemanha antes da Europa"
  • "É preciso desmantelar o islamismo político no nosso país"
  • "São precisas medidas proteccionistas contra a China"
  • “Acredito que um estado não pode prescindir do controle das suas próprias fronteiras, tanto para a entrada de bens e serviços como para quem lhe bate à porta”.
  • "O assunto, não é a esquerda, não é a direita, é a França"

Ministro da Economia (no governo socialista de François Hollande), Arnaud Montebourg sempre foi pouco ortodoxo mas agora rompe completamente com o discurso da esquerda "politicamente correcta", "europeísta" e tolerante ao islamismo (com o álibi do "anti-racismo"). E assume a necessidade de proteccionismo económico face, por exemplo, à China. Ex-secretário nacional do PS, Montebourg estava desde 2014  afastado da política activa e de França pois aceitara, em 2015, um convite para ensinar na universidade americana de Princeton. "Ao votar nos socialistas, os Franceses não sabiam que estavam a votar no programa da direita alemã", tinha ele dito quando se afastou do PS. Agora, numa entrevista simultânea a uma televisão, uma rádio e um jornal económico (Europe 1/CNEWS/Les Échos), com um posicionamento e um discurso em clara ruptura com uma esquerda que perdeu o eleitorado popular e a classe média, Montebourg faz uma ruidosa re-entrada em cena que parece projectá-lo para as próximas presidenciais (2022) e abrir novas perspectivas à esquerda. O "Figaro" produziu uma atenta e esclarecida síntese desta entrevista que aqui se regista.

Arnaud Montebourg souhaite le retour de «frontières nationales»

«Il faut que la France passe avant l'Europe», martèle l'ancien ministre de l'Économie, qui a adopté ce dimanche un ton particulièrement souverainiste.

Par Alexis Feertchak | Le Figaro | 22 novembre 2020 

Arnaud Montebourg est allé encore un peu plus loin ce dimanche dans l'affirmation d'un discours politique à l'accent souverainiste, et pas seulement sur l'économie. «Il faut faire passer la France avant l'Europe comme les Allemands font passer l'Allemagne avant l'Europe. Il ne faut plus que la France défende l'Europe avant la France», a martelé dans l'émission «Le Grand rendez-vous» (Europe 1/CNEWS/Les Échos) l'ancien ministre du Redressement productif sous François Hollande.

L'ancienne figure socialiste, surtout connue pour sa défense du Made in France, a également mis l'accent sur l'islamisme. «Il faut démanteler l'islamisme politique dans notre pays», a-t-il énoncé parmi ses priorités, alors qu'il laisse planer le doute sur une éventuelle candidature à l'élection présidentielle de 2022, évoquant seulement son «engagement».

Interrogé sur la nécessité de durcir les conditions d'entrée dans l'espace Schengen, Arnaud Montebourg est allé plus loin encore sur le thème des frontières. «Je crois qu'un État ne peut pas faire l'économie de contrôler ses propres frontières, à la fois sur les entrées de biens et services ou pour toute personne qui cogne à sa porte. Pour moi, c'est la base de la reconstitution de notre indépendance: des frontières nationales, a expliqué l'ancien ministre reconverti dans l'entrepreneuriat. Moi, je suis favorable à ce que les États européens reprennent le contrôle de leurs frontières parce que c'est l'exercice de leur souveraineté et de leur liberté (...) Et ce n'est pas pour moi une position antieuropéenne, c'est une position d'avenir où les États reprennent le contrôle sur leur destin».

Main tendue à la droite?

Plus attendu, Arnaud Montebourg a ciblé en matière économique les États-Unis, qu'il a qualifiés d'«empire» imposant l'extraterritorialité de son droit, mais aussi l'Allemagne. Demandant des mesures protectionnistes contre la Chine, l'ancien ministre du Redressement productif a expliqué que, lors de son passage au gouvernement, il n'y «avait pas de majorité (à l'échelle de l'UE, NDLR) parce que les Allemands sont contre, parce qu'ils veulent vendre des voitures à la Chine». «Et eux sont excédentaires vis-à-vis de la Chine. La quasi-totalité des pays de l'UE sont déficitaires. La France fait un chèque de 30 milliards vis-à-vis de la Chine. Est-ce que ça va continuer ? Il faut que ça s'arrête», a-t-il argumenté. Il a encore critiqué l'UE, qui empêche les aides d’État, qui permettraient selon lui de favoriser les relocalisations.

L'ancien député de Saône-et-Loire s'est aussi montré très critique de l'action du gouvernement pour ce qui est de l'épidémie de Covid, estimant que les résultats étaient «calamiteux» sur le plan sanitaire et économique. Là encore, il a plaidé pour une politique d'indépendance, notamment en matière de vaccination: «Les États qui auront subventionné un certain nombre de laboratoires vont capter les vaccins pour leur population. Et il n'y en aura pas pour les autres. Les Américains ont subventionné des milliards et le président de Sanofi a même dit que les Américains auraient en priorité les vaccins parce que, eux, ils ont payé. Ce qui démontre bien que ça n'a rien à voir avec la mondialisation, ça a tout à voir avec le retour des États nations (...) Avoir une stratégie d'autosuffisance me paraît nécessaire».

Le théoricien de la «démondialisation» semble donc adopter un discours souverainiste plus marqué qu'à l'accoutumée, même s'il a toujours défendu des thèses assez proches du souverainisme. Semblant tendre la main à la droite, il a salué le travail de certains élus, notamment Xavier Bertrand, le président de la région des Hauts-de-France, par ailleurs candidat pour la présidentielle de 2022, ou le député Olivier Marleix, président de la commission d'enquête parlementaire sur la fusion Alstom-GE, sujet cher à Arnaud Montebourg, qui y était défavorable et qui accuse régulièrement Emmanuel Macron - secrétaire-général-adjoint à l’Élysée puis ministre de l'Économie - d'avoir bradé l'industriel français aux Américains.

«Le sujet, ce n'est pas la gauche, ce n'est pas la droite, c'est la France», a-t-il conclu, interrogé sur l'idée d'une alliance possible des gaullistes de gauche et de droite. S'il n'a pas répondu par l'affirmative, Arnaud Montebourg a en tout cas tenu un discours qui ressemblait beaucoup à celui d'un futur candidat à l'élection présidentielle.


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