Os dirigentes políticos europeus optaram por fazer desaparecer das suas campanhas para as "europeias" qualquer ponta de debate sobre a política económica europeia dos últimos 10 anos, uma "política estratégica de derrota", escreve o Figaro que avança uma comparação com a realidade dos Estados Unidos... Comparação a que, claro, a Europa não resiste. Nunca, desde 1945, o 'gap' entre a realidade económica dos EUA e a da Europa foi tão grande como agora!
Comment les règles de la zone euro ont paralysé l’économie européenne face aux États-Unis
FIGAROVOX/TRIBUNE - Les écarts de croissance entre la zone euro et les États-Unis ne sont pas une fatalité, ils s’expliquent par une différence d’objectifs fixés et de politiques menées, argumente Nicolas Goetzman, responsable de la recherche et de la stratégie macroéconomique à la Financière de la Cité.
Les citoyens européens se rendent aux urnes dans le cadre d’élections européennes qui se sont inscrites dans une bipolarisation opposant le camp des «progressistes» au camp des «nationalistes». Une situation paradoxale tant le centre d’intérêt principal des électeurs, l’économie et la croissance - selon le dernier eurobaromètre publié en mars 2019 par la Commission européenne - se trouve en décalage par rapport à l’offre politique. Le clivage entre proeuropéens et eurosceptiques n’a pas permis d’ouvrir le nécessaire débat concernant la stratégie économique poursuivie en Europe. Un débat (sur la méthode employée par les gouvernants du continent pour sortir de la grande récession) qui pourrait pourtant parfaitement se justifier (...) Afin de se prononcer sur ce qui a été réalisé par les responsables politiques au cours de ces 10 dernières années, il ne servirait pas à grand-chose d’invoquer la théorie ou les hypothèses, seule une comparaison invoquant le monde réel peut nous apporter une réponse sur ce qui aurait véritablement pu être fait, comparativement à ce qui a été fait. Et dans ce cadre, ce sont les États-Unis qui peuvent jouer le rôle du mètre étalon.
(...) Le PIB américain a connu une croissance de 24.96% (entre le 2e trimestre 2009 et le 1er trimestre 2019) contre 14.27% pour la zone euro. Soit une «surperformance» des États-Unis, encore, de l’ordre de 75%. L’inflation n’est donc pas en cause dans ce déséquilibre transatlantique et les Européens accusent ainsi un retard d’autant plus lourd. La peur de l’inflation aura été une raison essentielle de la timidité européenne à agir macroéconomiquement au cours de ces années, une peur qui s’est avérée parfaitement injustifiée.
Le résultat est que pour chaque point de croissance européenne, les États-Unis ont vu leur PIB progresser de 1.75 point. Si les Européens continuent de subir une telle tendance, et en considérant que celle-ci s’est déjà produite tout au long d’une décennie, c’est un véritable décrochage par rapport aux États-Unis qui se matérialiserait. En parfaite contradiction avec l’objectif primaire de la construction européenne: peser au niveau mondial. Un décrochage qui peut s’illustrer par la progression des dépenses d’investissement, entre Europe et États-Unis. Depuis le début de l’année 2008, les dépenses d’investissement européennes ont progressé de 10% alors qu’elles se sont accrues de 37.7% aux États-Unis. En termes annuels et nominaux, ces dépenses ont augmenté de 245 milliards d’euros en Europe, contre une hausse de 1200 milliards de dollars aux États-Unis.
Pour essayer d’atténuer ce jugement sévère concernant la croissance, il pourrait être avancé que le niveau de chômage européen a connu une baisse très forte depuis son plus haut de 12.09% (atteint en avril 2013). Celui-ci a en effet baissé de plus de 5 points depuis lors, le dernier pointage étant de 7.7% pour le mois de mars 2019. De l’autre côté de l’Atlantique, après avoir atteint un pic de 10% en octobre 2010, le chômage américain vient de toucher le seuil de 3.6% pour ce mois d’avril. Une baisse de 6.4 points. L’écart ne paraît pas si important au premier regard. Mais le seul niveau de chômage ne permet pas de témoigner avec précision des dynamiques en cours. L’observation des créations d’emplois permet de dévoiler des tendances plus brutales.
Suite aux destructions d’emplois provoquées par la crise, la zone euro a connu son point bas «emplois» au second trimestre 2013. À cet instant la zone euro abritait 148,7 millions d’emplois, contre 158,9 millions au 4e trimestre 2018. Ce sont donc 10,2 millions d’emplois qui ont été créés sur la période, ou une progression de 6.9%. Du côté des États-Unis, 21.4 millions d’emplois ont été créés depuis le point bas de 2009-2010, une progression de 16.5%. Ici encore, l’écart est un gouffre.
Si l’on souhaite éviter une comparaison prenant en compte des temporalités différentes - 2009 et 2013- il suffit de mesurer le nombre d’emplois créés par les deux continents depuis leur meilleur score atteint avant crise, c’est-à-dire au premier trimestre 2008, avant que les «wagons» de licenciements ne se mettent en place. La zone euro a créé 4.7 millions d’emplois (+3.02%) depuis le début de l’année 2008 tandis que les États-Unis en ont créé 12.7 millions (+9.16%). Si la zone euro avait connu le même rythme de création d’emplois qu’aux États-Unis, près de 10 millions d’emplois supplémentaires auraient été créés. Et pourtant, contrairement à certaines idées reçues, les États-Unis ne créent pas «naturellement» plus d’emplois que les Européens. La zone euro était parvenue à faire croître son nombre d’emplois de plus de 10% de 2000 à 2008, contre 5.65% seulement pour les États-Unis.
La zone euro a créé 4.7 millions d’emplois (+3.02%) depuis le début 2008 tandis que les Etats-Unis en ont créé 12.7 millions (+9.16%)
Ce que les États-Unis connaissent aujourd’hui est parfois qualifié «d’économie à haute pression», à juste titre. Le niveau de chômage atteint par le pays est le plus bas depuis 1969, il y a 50 ans. Un plein-emploi qui se traduit également dans le quotidien des salariés par une pression à la hausse sur les salaires (3% en rythme annuel). De leur côté, les entreprises peuvent compter sur la force de leur marché intérieur qui forme une base puissante pour rayonner au niveau international. À l’inverse, les entreprises européennes cherchent à réduire leur dépendance à un marché européen anémique pour conquérir des marchés plus porteurs, ce qui révèle un fort handicap par rapport à leurs homologues américaines. Jamais, depuis 1945, la conjoncture n’aura été aussi décalée entre Europe et États-Unis. Si la conjoncture américaine connaît aujourd’hui un risque de dérapage - l’historique du pays démontre une véritable difficulté à réaliser un «atterrissage en douceur» dès lors qu’il se confronte au plein-emploi, cela ne peut rien enlever au travail réalisé depuis 10 ans.
Le différentiel constaté ici n’est donc finalement pas une surprise puisqu’il est le résultat de deux stratégies opposées. Les États-Unis ont simplement fait le choix de la croissance et de l’emploi, en déployant une politique macroéconomique exclusivement tournée vers cet objectif. D’une Banque centrale dont le rôle fixé par le Congrès est de poursuivre un objectif double, entre maîtrise des prix et emploi maximal, et une politique budgétaire qui n’a jamais cessé d’être expansionniste (déficit moyen de 5% sur les dix dernières années contre 3% en zone euro). La préférence pour la croissance et l’emploi est inscrite dans les gènes de la politique économique américaine.
En Europe, c’est la stabilité des prix et le respect des déficits qui sont les objectifs prioritaires, et non pas la croissance et l’emploi. Une préférence politique qui peut s’illustrer par le choix fait par la Banque centrale européenne de mettre fin à son plan de soutien à l’économie à la fin de l’année 2018 alors que le taux de chômage de la zone euro se hissait encore à niveau de 7.9%. À titre de comparaison, ce niveau de chômage de 7.9% avait été atteint par les États-Unis à la sortie de l’été 2012, et avait été jugé suffisamment problématique pour que la FED lance son troisième plan d’assouplissement quantitatif, le plus agressif et plus efficace d’entre eux. L’emploi est une priorité pour les États-Unis, et non en Europe. La contre-performance n’est donc pas une fatalité européenne, elle est simplement le fruit des objectifs fixés et des politiques menées. Ce que nous avons est ce que nous avons voulu.
Ce choix politique de la stabilité européen a favorisé la divergence des économies du continent, entre des pays du sud bien partis pour effacer le bénéfice potentiel d’une génération de population sur leurs économies et des pays du nord qui ont connu une trajectoire parfaitement acceptable, mais dans un ensemble dont la moyenne peut être qualifiée de très médiocre par rapport au référent américain. Aux États-Unis, entre le chômage du Dakota du nord (2.1%) et celui de l’Alaska (6.5%), l’écart entre les extrêmes est de 4.4 points. Inversement, au sein de la zone euro, le différentiel entre la République Tchèque (1.8%) et la Grèce (18.5%), est de 16.7 points.
La contre-performance n’est donc pas une fatalité européenne, elle est simplement le fruit des objectifs fixés et des politiques menées. (...)
Si le débat politique était porté devant les citoyens européens, il paraît peu probable que ceux-ci choisissent de poursuivre la voie adoptée jusqu’ici par la zone euro. Dans le cas inattendu où il advenait que les gouvernements européens se prononcent un jour en faveur de la croissance et de l’emploi, en pensant justement que la croissance, l’emploi, la puissance économique, l’investissement, les gains de productivité, la concurrence par l’innovation plutôt que par les prix, sont encore dignes d’intérêt, il sera alors possible de modifier cette stratégie économique de défaite.
Tous les outils sont disponibles, seul le choix politique fait défaut. Il faudra alors diriger l’appareillage macroéconomique en conséquence, transformer l’euro en lui donnant les caractères d’une monnaie de croissance, et mettre en place des politiques de développement d’investissements publics, concernant les infrastructures notamment, pour enfin se sortir de l’ornière décennale dans laquelle nous sommes encore coincés.
http://www.lefigaro.fr/vox/economie/comment-les-regles-de-la-zone-euro-ont-paralyse-l-economie-europeenne-face-aux-etats-unis-20190523?fbclid=IwAR2evQaiESV8kaw9-Tu_i81BEqifYn-4__JjQ7en0YA3wR_NbveGuzT2zxE
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