A escalada de tensão à volta de Taiwan está já a aquecer a “guerra fria” instalada pelos sucessivos desafios da China aos Estados Unidos e sequentes e ‘delicadas’ respostas de Donald Trump. No Indo-Pacífico, o clima atinge temperaturas nunca vistas. O ciberespaço é uma permanente ciberguerra ainda, por enquanto, relativamente controlada. Este cenário que estamos a viver, num exercício de equilíbrio à beira do precipício, foi, há anos, antecipado numa ficção “muito bem aviada” (como diria o saudoso João Isidro) do francês Guy-Philippe Goldstein, num thriller com o título “Babel Minute Zéro”. O “Le Monde” não lhe poupou elogios. Não haverá um editor português que se atreva a…?
Livres | Guy-Philippe Goldstein: le chaos en temps réel
Le romancier est l'auteur d'un étourdissant thriller géopolitique.
Par Franck Nouchi | Le Monde | 26 avril 2007
Ce qui est improbable n'est jamais impossible. En ce 29 juin, on doit être en 2017, une icône d'alerte provenant de l'édition électronique du New York Times apparaît sur l'ordinateur de l'agent de la CIA Julia O'Brien. Un vaste mouvement de contestation vient de débuter dans le sud de la Chine à la suite de l'assassinat, à Hongkong, du journaliste Zhu Tianshun, l'un des dirigeants du camp démocratique.
Ce même jour, Julia, une intime du président des Etats-Unis, Jack H. Brighton, doit s'envoler pour Berlin afin d'y enquêter sur un ex-nazi dénommé Alberich. Le régime de Pékin, pour préserver le pouvoir du Parti communiste et éviter une guerre civile, décide d'envahir deux îlots appartenant à Taïwan et d'accuser les dirigeants nationalistes du meurtre du journaliste...
Ainsi commence Babel minute zéro, le récit d'une bataille en quatre actes, qui conduira le monde au bord de l'apocalypse ; un extraordinaire thriller politique écrit par un jeune Français de 32 ans, Guy-Philippe Goldstein. Plus de six cents pages menées tambour battant à la manière des meilleurs spécialistes américains du genre.
De passage à Paris - il vit à New York où il est consultant en stratégie d'entreprise -, Guy-Philippe Goldstein raconte comment l'idée de ce livre lui est venue, il y a dix ans.
"J'ai toujours été fou de politique internationale. Je lis tous les jours énormément de journaux, Le Monde, le New York Times, le Washington Post et bien d'autres encore; des revues comme Foreign Affairs; des blogs spécialisés." Son auteur de romans d'espionnage préféré? "John Le Carré, assurément. George Smiley est un très grand personnage romanesque."
A le lire, pourtant, c'est plutôt à Robert Littell que l'on pense, à cette manière de mettre en scène des individus qui possèdent, entre leurs seules mains, le pouvoir d'influer sur la destinée du monde. Le Carré, de par son mode d'écriture, est un maître du temps qui passe. Rien de tel chez Goldstein qui écrit "efficace" de manière à constamment accélérer le temps pour mieux l'étirer. Ses codes - le personnage de Julia, le principe du compte à rebours ultime avant la destruction de l'humanité, le fait qu'une grande partie du livre se passe dans les lieux de pouvoir les plus secrets de la planète - sont ceux des livres et des films américains d'espionnage. Remarquablement scénarisé, Babel minute zéro se lit comme on regarde les meilleures des séries TV (A la Maison Blanche, 24 heures chrono): avec avidité et jouissance.
Par-delà l'action, on est frappé par la capacité de Goldstein à rendre plausible une histoire aussi compliquée. Sa manière de décrire les arcanes du pouvoir chinois est telle que l'on a peine à croire qu'il n'a jamais fréquenté les couloirs et les antichambres du Zhongnanhai, le vaste Kremlin chinois. Quant à sa connaissance d'Internet et des fondements de la guerre informatique, elle est tout simplement ahurissante. "Il y a dix ans, explique Guy-Philippe Goldstein, quand j'ai commencé à écrire ce roman, je voulais essayer de comprendre ce que serait l'avenir de la guerre entre les grandes puissances."
FOLIE TECHNOLOGIQUE
Dans Babel minute zéro, l'ennemi se propage à une vitesse vertigineuse. On pense à Henry Kissinger qui disait, en substance: "Je ne crois pas à la guerre, sauf si nous sommes débordés." De fait, hormis Julia, tout le monde est débordé, affolé, le président des Etats-Unis, mais aussi les dirigeants chinois, taïwanais, russe, français, allemand. Le monde est à une minute du chaos.
On s'en voudrait de déflorer ici l'histoire. Les hommes ont engendré une folie technologique qui, à l'évidence, est en passe de leur échapper. "Vous savez, confie Guy-Philippe Goldstein, je n'invente pas grand-chose, la plupart des grandes puissances possèdent aujourd'hui des unités spécialisées dans la guerre informatique, à commencer par la Chine qui est sans doute la plus en avance de ce point de vue."
A la fin de son livre, il publie un certain nombre de "notes annexes" dans lesquelles on apprend, par exemple, qu'en juillet 1999, la Chine semble avoir été à l'origine d'attaques informatiques contre les réseaux bancaires de distributeurs automatiques de billets de Taïwan... C'est cela le plus extraordinaire dans Babel minute zéro: cette sensation que tout ce qui y est décrit est possible, qu'il suffirait, demain, qu'un journaliste chinois soit assassiné pour que cette histoire s'enclenche, que le réel rejoigne la fiction.
Le roman touche à sa fin. Dans son journal, Julia, qui se trouve peut-être dans la région de Novossibirsk, écrit: "Dans dix ans, dans un siècle ou dans mille ans. L'accumulation du savoir ne peut être arrêtée. Ce qui a été créé sera un jour employé. Peut-on détruire le savoir qui peut nous détruire?... Je me souviens de la tour sud. Je me souviens de Babel. Ce qui est improbable n'est jamais impossible. Avec le temps, ce qui est improbable finit par être possible."
Babel Minute Zéro de Guy-Philippe Goldstein. Denoël, 650 p., 22 €.
Avant que le compte à rebours ne commence, on peut se reporter au site: www.babelminute0.com.
Franck Nouchi
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